Bonheur 2

Quand les autres s’ex­pri­ment, n’avoir pas à intervenir.

Bonheur

Ne par­ler à personne.

Projets

Rem­pli de pro­jets. Cer­tains en actes, d’autres en attente. Pas­sant des uns aux autres. Sans cesse. La nuit surtout, pen­dant les insom­nies. Au réveil, prise de notes oblig­ée. Sous peine d’ou­bli. C’est ent­hou­si­as­mant, et fatigant. 

Zarautz 5

Organ­i­sa­tion au camp­ing. Chaque chose à sa place. Une glacière extérieure et un frigidaire embar­qué, des tiroirs pour les duvets et les oreillers, des ver­res, des tass­es en nom­bre comp­té, un ordre dans la pré­pa­ra­tion des ali­ments, de la journée, de la nuit. Et une tran­quille promis­cuité due à la prox­im­ité des voisins, des cou­ples de retraités qui assis sur des pli­ants regar­dent devant eux en attente d’un événe­ment, même minuscule. 

Grave (suite)

Trois cent qua­tre-vingt march­es pour remon­ter au camp­ing depuis la plage. Je vois que je peux. Déjà j’en­vie ces coureurs qui grimpent au trot. 

Zarautz 4

Leçon de surf. Voilà au moins ce que je peux trans­met­tre à défaut de savoir surfer. Com­bi­en d’an­nées ai-je passé à rêver de mon­ter sur la planche? Com­bi­en d’ef­forts, de cours, de “spots”. Com­bi­en d’oc­ca­sions de Kuta Bali à Bon­di Beach en pas­sant par le Maroc et Cuba? Aujour­d’hui je maîtrise la théorie et suis tou­jours aus­si inca­pable. La leçon est don­née au camp­ing, devant la camion­nette: courants, bahines, “duck div­ing”, etc. Sur les quais nous louons une planche et cha­cun son tour Aplo, Luv, même moi — pen­dant quelques sec­on­des, mais la mer est déchaînée — nous mon­tons sur la planche, nous surfons. 

Zarautz 3

Après Bil­bao le Tour de France fai­sait une boucle par la Bis­caye. Il emprun­tera la route côtière en début d’après midi, l’é­tape du jour finit à Bay­onne. Au restau­rant, nous man­geons sous un téléviseur qui dif­fuse la course en direct. La salle com­mente les images, le patron et sa femme nom­ment les endroits tra­ver­sés. Les enfants s’é­ton­nent: “nous allons sor­tir de la salle et les coureurs appa­raîtront, juste devant nous!”. 

Zarautz 2

Sous le mont vert fougères, des rocs escarpés plan­tés dans la mer. Il pleut. Des nuages passent. Le soleil passe. Il pleut. Au large, des mou­ve­ments d’eau. Devant la plage, des vagues hautes et gris­es que sur­v­ole l’éc­ume. Elles cassent. Temps incer­tain pour un Espag­nol, même basque. Ce pre­mier jour, seuls les Nordiques sont à la plage. Nous nageons dans le courant, heurtés de plein fou­et. Nous dînons sous l’au­vent de la camion­nette, les pieds dans la boue. 

Zarautz

Vil­lage bal­néaire en Guipuzkoa et choix judi­cieux. Les enfants voulaient surfer. J’ai sug­géré la côte Nord du Por­tu­gal. Cela me per­me­t­tait de tra­vers­er l’Es­pagne en camion­nette, d’établir des bivouacs au pas­sage, de les recevoir à l’aéro­port de Por­to. Mais il y avait la dis­tance — plus de 900 kilo­mètres — et ces pho­togra­phies d’une côte sauvage, aride, peu habitée. Nous avons décidé de rester en Espagne. La veille du départ pour Bil­bao, là où les enfants atter­ris­sent, je croise l’in­vité de mon voisin, un Basque. Quand il apprend que je suis allé à Zarautz il y a vingt-cinq ans, il me dit: “vous ne recon­naîtrez plus rien!”. A midi, nous man­geons des tapas dans un faubourg de Bil­bao blo­qué par le pas­sage du Tour de France. Un habitué du quarti­er nous explique com­ment quit­ter la zone en con­tour­nant les bar­rages de police. Nous trou­vons une autoroute déserte. Un heure plus tard, nous instal­lons la camion­nette sur une colline verte de pluie au dessus de la baie de Zarautz. Com­mence ma pre­mière ten­ta­tive de vacances en camp­ing avec un matériel qui me met au rang de la con­cur­rence: table et chais­es, auvent et cui­sine de cam­pagne, glacière et bac à vais­selle. Les autres clients par­lent hol­landais et alle­mand. Quelques Belges, peu d’Es­pag­nols. Nous avons notre par­celle. Deux arbres en mar­quent la lim­ite. Dans ce périmètre, je dresse la tente mono­place que j’u­tilise pour le bivouac à vélo; Aplo et Luv dor­ment cha­cun à un étage de la camionnette. 

Et bien sûr

Si les extrater­restres atter­ris­sent, ils par­leront anglais.