Forte pluie. Le camping est inondé. Je cours en culottes sur le terrain, arrive mouillé aux douches, reviens mouillé au van. Autour d’Etopia, le terrain vague colle aux semelles. Puis je transpire car je vais vite, trop vite. Faire en neuf heures des découpes pour lesquelles il faudrait prévoir deux ou trois jours fait transpirer. Mais je trouve un subterfuge, se dédoubler: j’enduis les faces du cube de colle et je découpe la face suivante pendant que la colle sèche sur la précédente, en même temps je fabrique les pieds des panneaux didactiques, teste les charnières et demande à David de vérifier (il n’est pas disponible, après une semaine de va-et-vient de l’aiguille d’imprimante 3D, le client bougon qui travaille un casque sur les oreilles a obtenu son objet, un petit feu rouge pour le passage à niveau d’une maquette de train). A l’heure du repas David part. Je le supplie de me laisser travailler. Il hésite. Je suggère de m’enfermer dans le laboratoire. Il m’enferme. Plus tard une femme de ménage pénètre dans le laboratoire. Elle demande ce que je fais là. J’explique: David m’a enfermé. Commentaire: “cela ne lui ressemble pas!”. Elle est inquiète. Nettoie à peine, s’en va. Je colle, je découpe. A dix-sept heures, le prototype est achevé. Il ressemble à un gros morceau de sucre. Je photographie, j’envoie à Maximum. Il ne pleut plus, il vente. Saragosse est la capitale du vent. Je rapproche le van de la sextuple porte du bâtiment. A plat ventre sur les sept faces du cubes (5 + 2 moules contenant les simili-couteaux et les simili-matraques), David fait contrepoids, il évite que mon travail ne s’envole. Il me félicite, je le remercie et promets d’écrire dès le retour de Saint-Tropez.