Pour cette dernière étape du bref périple, nous logeons au sommet d’une montagne de Navarre, les vans sont posés sur de l’herbe épaisse, détrempée, jurassienne, nous grillons du bœuf au son des cloches animales. Puis laissons glisser le matin venu jusqu’à la plaine d’Aragón où dans la ville de Tafalla, mal rasés, en pantalons de brousse et Bermudes défraîchis, par hasard, au premier étage de la place majeur, un restaurant classé au Michelin nous sert ses meilleurs plats auxquels invite Monami, enfin content de la qualité des libations. Soirée plus chiche à Piedralma, en conversation sur les femmes, la vie, le destin… je plaisante — en conversation, tandis qu’Evola arrose ses tomates, son basilic, son chanvre et reprend la route à bord du Fiat Ducato antédiluvien et poussif, croise le pont sur la rivière, s’en va en amont de la rivière pour rencontrer demain les pasteurs qui l’emmènent avec 1200 moutons sur un itinéraire de transhumance de sept jours.