Platter
Rincon
Essai sur le posthumanisme – dernier.
Guadalajara 2
Guadalajara
Expérience genevoise 3
Dans un bar, rue Prévost-Martin, en vitrine, ainsi le veut la nouvelle mode, vous êtes exposé. Désespéré, je commande une canette. Une autre. Défilent toute l’arche de Noé. Des espèces, des variétés, des couleurs, toutes solubles dans le capitalisme, mieux qu’un programme de l’O.N.U. D’où une troisième canette: pour oublier. Et soudain s’installent juste derrière mon dos, en terrasse, trois skinheads. Habillement canal historique. Jeans javellisées, bottes rouges , têtes rases, polos. Mon moral remonte en flèche. Je sors. Je me réjouis de savoir comment ils se débrouillent. Après m’être présenté, je demande si je peux m’asseoir. Ce faisant, je leur glisse, afin de les rassurer, “j’ai quelques contacts chez Résistance helvétique”. Ils sursautent, montrent le poing, menacent:
-Fous le camp ou on cogne! Nous sommes des redskins!
Expérience genevoise 2
A la Trocante, cette librairie d’anciens au choix formidable. A la caisse, le propriétaire Baronne. Autrefois jeune con, aujourd’hui vieux con. Je me faufile entre les tas de livres, les paquets de livres et les livres, cherche, ne trouve pas, prend ce que je peux, en viens à ma demande.
-Avez-vous quelque chose sur la philosophie des réseaux?
Recroquevillé derrière un pile de livres, plus aigri qu’un cornichon:
-Sur quoi? C’est quoi?
J’explique en deux mots.
-C’est pas intéressant.
-Dommage.
-Non.
Expérience genevoise
Dans le bâtiment de la nouvelle université, rue Carl-Vogt, au milieu des ces jeunes magnifiques, femmes aux longs cheveux, gars solides, qui tous font plaisir à voir et j’imagine, ne demandent qu’à s’aimer et à s’entrelacer, à boire et rire, et jouir. Et que voit-on au sol? De gros autocollants ronds qui incitent à se méfier les uns des autres. Messages idiots, délétères: “il m’a mis la main aux fesses”, “tu n’es pas obligé de supporter tous les regards”, “depuis que j’en parle, ça va mieux”