Dans les senteurs d’automne, parmi les feuillus agités, je vais sur un chemin de pierre sèches que coiffent des mûres jusqu’à Resposa, village de pierre où je retrouve l’épicier occupé à vendre du haut de sa fourgonnette-épicerie le poisson ramené pendant la nuit de Bilbao, puis sur le retour je photographie des ruines et m’entraîne au lancer de hache (score minable).
Stase
Réveillé à six heures par d’excellentes énergies. Mieux, de l’enthousiasme. Je le sens comme s’il avait présence physique. Il ne s’arrête à rien, ne me présente pas de prochains accomplissements, il est seulement là, occupé à jouer son rôle de grande aide. Aussitôt secondé de cette certitude que je partage chaque jour à l’aube avec moi-même: personne ne s’inquiète de moi, ne m’attend, ne me requiert, nul ne saurait donc me déranger, je peux profiter du silence, du confort, je puis si je le décide prolonger indéfiniment mon repos.
Multivision
M’indiffère ce que pensent les autres de moi s’il ne s’agit que penser ce que je suis ou suis peut-être. Si ma confiance est entamée, c’est que la plupart se retiennent désormais de dire leur pensée. Or, le risque d’être détrompé, désavoué, dans les pires des cas honni, n’est pas affaire de choix: c’est la juste sanction d’une pensée que nécessité oblige; si l’on veut par la discussion maintenir l’homme au niveau de l’esprit, il faut s’exprimer.