Appartement dans le district IV à deux pas du marché Lehel Csarnok. Il appartenait aux parents hongrois de ma belle-mère. Elle y est née, elle y a grandi. Dans les dernières années du régime communiste, l’Etat a autorisé les locataires à racheter leur logement. Prix: dix mille francs (pour une surface de quelques 70 m²). Tout branle et sent son rafistolage, mais dans ces conditions, bien des Suisses s’en contenteraient. Monpère et sa femme ont acheté plus loin, dans le quartier juif, entre les rues Balzac, Hugo et Raoul Wallenberg. Rues proches du quartier touristique et du Danube, lorsque je m’y suis promené en 2017, elles étaient clames mais demandées. Plus loin, c’était la cohue. Pour ce qui est du château, de la forteresse et du palais, de l’ensemble des monuments historiques d’ailleurs, ceux qui sont situés en face, sur la colline, à Buda (nous sommes ici à Pest), la foule y était si dense, que la visite relevait de la lutte. Tout cela est fini. On entend voler les oiseaux, chuinter les bus, divaguer les ivrognes. Budapest est à l’arrêt. Ses habitant authentiques aussi, plombés par une inflation sur les denrées premières qui découragent les meilleurs. Là où des milliers de visiteurs déversés du monde entier (beaucoup de Chinois) arpentaient, consommaient, mangeaient, fêtaient, on ne voit plus que des jeunes employés reclus au fond des boutiques, bars et cafés qui tuent le temps en jouant sur leur téléphone.