Les brasseries sont d’influence viennoise. Quelques unes sont anciennes, d’autres le prétendent. L’atmosphère est la même: feutrée, personnelle. Un habitué des restaurants suisses, italiens, a fortiori espagnols, hésite à pousser la porte. De la rue, l’intérieur est sous-exposé. Les jalousies sont tirées, il y a des rideaux, sur les garnitures de radiateurs des plantes en pots . En salle, un buffet, parfois un vaisselier ou une horloge. Au sol des tapis, contre les parois boisées des peintures. Le garçon qui vous accueille n’a peut-être jamais entendu parler de rentabilité. Vous entrez parce que vous avez l’envie de manger. Il vous fait asseoir, lentement, propose la carte avec modestie: “avez-vous seulement envie de vous reposer?” semble-t-il demander. D’ailleurs, il n’y a pas d’horaire. Le service est en continu. Un club de tricoteuses boit le thé, vous découpez une viande. Ces sensations sont encore plus vives ces jours où la consommation est en berne, les touristes absents.