Perdu tout à fait et heureux de l’être.
Les malins
Evolution vers le spectacle automatique. En principe, un spectacle exige un spectateur. Dans le monde analogique, dans l’ancien monde, une présence physique. C’est beaucoup de plaisir pour les montreurs, autant d’ennui pour les producteurs. Comment discrétiser le public? Le rejeter dans la catégorie immatérielle? Le condamner à la passivité? Je l’ignore. Mais je vois ce que je vois. Des spectacles interdits au public physique qui, instantanément, reconquièrent ce même public par voie numérique. Plus-value tombée et qui remonte. Frais tombé et aplanis. Bénéfices en hausse.
Travail
Le moment est venu de passer à la suite. Le monde d’hier a été écrasé de main de maître. Honte aux maîtres, aux maîtres faux. Pour moi, le deuil est fait: je suis à nouveau optimiste! Tous raisonnements consolidés, j’ai jugulé mes émotions, je me prépare à courir la distance qui me fera retrouver ce que j’étais.
Prise en main
La frustration est immense. Elle fait gonfler les corps, elle sature l’esprit. Projeté avec ce bagage toxique dans l’espace social mais encore intime les individus au moindre heurt explosent. L’horizon d’une société est — depuis que les hommes font vœu d’appareillage — jugé à la minute. Si elle tient ce temps (durant lequel se produisent des centaines de milliers d’interactions sur chaque mètre carré de planète), la société relance le défi de faire société pour une autre minute. Aujourd’hui, cette mécanique secrète est en danger de rupture. Menacée par des individus qui croient avoir compris sa nature, croient pouvoir la tenir dans leurs mains, espèrent prendre le contrôle de la spontanéité. Il y a un drame: ils sont doués.