Religion

Pour par­ler, en ces jours d’é­tudes et de réflex­ion sur la cat­a­stro­phe humaine que représente le post-libéral­isme, comme les philosophes ana­ly­tiques, lesquels m’a­ga­cent depuis que je me suis intéressé il y a trente ans à Wittgen­stein (ou plutôt, que l’on a cher­ché à m’y intéress­er au nom du pro­gramme mon­di­al anglo-sax­on), que je dise “com­pren­dre ce que nous visons comme offen­sive con­tre la rai­son me ras­sure” ou “croire com­pren­dre ce que nous vivons comme offen­sive con­tre rai­son me ras­sure” revient au même quant à l’ef­fet : un sen­ti­ment de sat­is­fac­tion et de con­trôle. Mais cette sim­i­lar­ité de l’ef­fet implique qu’avec la philoso­phie on est encore et tou­jours en reli­gion, la nature des posi­tions intel­lectuelles rel­e­vant tout au plus de degrés dans la cré­dulité. Houelle­becq paraît alors tout jus­ti­fié de dire, “l’Is­lam est quand même la reli­gion la plus con”. Il fait j’imag­ine référence à la loi (enfin, la Loi), chez ces fidèles au rit­uel mécanique qui sont aujour­d’hui dans la même sit­u­a­tion que nous autres Occi­den­taux au VIème siè­cle AV‑J.C. quand la loi (civile cette fois) n’ex­is­tait qu’en tant que loi réc­itée par un lecteur. Car si leur Loi est écrite, ils sont sans pos­si­bil­ité de véri­fi­ca­tion étant admis que la majorité des musul­mans, pour des raisons de langue, n’ont pas l’in­tel­li­gi­bil­ité du texte fondateur.

Droit

L’es­sor quan­ti­tatif du droit dis­qual­i­fie ce fonde­ment prag­ma­tique qu’il­lus­trait le principe “nul n’est cen­sé ignoré la loi”, principe qu’a util­isé pour réduire ma protes­ta­tion l’an dernier, à l’E­tat de Fri­bourg, un fonc­tion­naire de la per­cep­tion obtus, qui eut été bien en mal de dire quelles lois con­te­nait le droit dont il se réclamait.

Caissière

La cais­sière de super­marché. Tout l’an­née elle voit défil­er des pro­duits. Je pose une tasse sur le tapis roulant.
-C’est un beau pro­duit, dit-elle.

Content

Ce que je souhaitais d’abord, c’est revenir cyclique­ment à l’é­tat ini­tial, l’é­tat de tous les pos­si­bles. J’y suis. Ciel sale, radieux, fer­mé, avenant, incer­tain, clair, ouvert. Tout commence.

Vexatoire

Que c’est amu­sant! En ligne, je cherche l’usage du mot “vex­a­toire” et je tombe sur une cita­tion d’une phrase extraite de mon livre easy­Jet (ain­si on saura com­ment, dans un sché­ma non-linéaire, dif­fu­sion après dif­fu­sion, principe qui véri­fie et fonde la vérité, s’établit la norme): “L’u­nique béné­fi­ci­aire de ce sys­tème vex­a­toire est un Chi­nois qui a instal­lé sa cahute dans un des coins du hangar: il détient le mono­pole de la vente des sand­wichs et de café aux pas­sagers qui choi­sis­sent easy­Jet plutôt qu’El Al.”

Monmonde

Le vrai prob­lème aujour­d’hui, théorique, car je ne vois pas que l’on puisse faire mieux que d’ac­com­pa­g­n­er le phénomène, est la dis­so­ci­a­tion factuelle des mon­des con­fron­tée à l’acharne­ment du pou­voir à demeur­er mono­pole. Ce mou­ve­ment con­tra­dic­toire, cen­tripète et cen­trifuge, devrait être le motif d’é­tude cen­tral des chercheurs en cyberné­tique. Reste à trou­ver le chemin du réel pour asseoir une solu­tion humaine.

Futur

Nous aurons un monde rénové, plus lent, filé, beau. Le cerveau, expo­nen­tiel, plas­tique, envelop­pera et dévelop­pera le corps de lieu en lieu. Ce futur, déjà théorisé, aujour­d’hui privé de représen­ta­tions men­tales sat­is­faisantes tenus que nous sommes pour quelques années encore par les idées con­scientes de vie et de mort, n’in­formera la matière sociale qu’après une guerre d’ex­ter­mi­na­tion (dont les caus­es sont sans rap­port avec le pro­jet) le per­son­nel techno­sci­en­tifique prévoy­ant de réalis­er la muta­tion sur, au plus, quelques mil­liers s’agents.

Château

Ni grèves de la faim ni grèves du tra­vail ni grèves spé­ciales, une grève de l’ex­is­tence; cha­cun, en tout hon­neur, et splen­dide, traîne durant une ou deux semaines, reste chez lui, mange ses fonds d’ar­moire, laisse sa voiture sur place, éteint son télé­phone. Bon début. Assez de ce château de cartes!

Sur le ring

Quand Cane­lo Saul Alvarez heurte son adver­saire, le coup pro­duit un son différent.

Proverbes

A quand une com­mis­sion de réforme des proverbes? “Nul n’est prophète en son pays” — l’ex­em­ple, il est vrai, est facile: il y a le mot pays. Pour­suiv­ons: tout aligne­ment des actes d’un indi­vidu, aus­si médiocres soient-il, sur le mod­èle révéré, pré­ten­du uni­versel, dès lors qu’il n’ap­par­tient pas à la société insti­ga­trice du mod­èle, vau­dra à son auteur un dis­tinc­tion, ce qui mesure l’ef­fet dévas­ta­teur de la norme d’empire. Proverbes liés au com­porte­ment, à la pro­bité, à la ruse, proverbes autres, enrac­inés et ici pro­mus, après déracin­e­ment, parangons.