Les expériences de Moran Cerf sur la neuroperception montrent que deux objets étant présentés à la vue le désir de voir l’un plutôt que l’autre, quoi que ce soit le second qui soit présenté par l’expérimentateur, peut modifier le neurone qui est corrélé au second au profit du neurone corrélé au premier et recréer dans le champ de vision l’objet que le sujet veut voir. Tiré de son contexte épistémologique, on pourrait dire que l’expérience résoud le problème de la foi : je vois ce que je vois bien que cela n’existe pas. En réalité, c’est le contraire. Cela montre que la foi est assez puissante pour donner à voir comme réel et déterminé, dans le champ spatiotemporel, non seulement ce qui est immédiatement absent, mais ce qui n’a jamais existé. En ce sens, quoi qu’on puisse admettre du côté des incroyants que l’expérience mystique d’une Sainte-Thérèse d’Ávila relève de l’hallucination, il n’en demeure pas moins qu’il existe un degré supérieur de conviction nommé “foi”.