Aidé de ses ouvriers et du jeune de l’abattoir, le maire travaille depuis ce matin à ma cheminée de toit, une belle pièce ronde. Il y met toutes sortes de pierres et cailloux. Et comme il se doit, j’ai confondu les provenances, la dureté et la couleur. La pierre de garnissage est brune et légère. De la tosca. Récolté dans les défilés montagneux, les “barrancos”, il s’agit d’une concrétion sédimenteuse produite par l’eau des torrents. D’une main, on lève un bloc de la taille d’un pain. Son poids dépasse à peine celui d’une éponge. Elle a des trous et des fils. Sculptées à la truelle, les “toscas” formeront le manteau de l’ouvrage; puis viennent les pierres d’ardoise. Maçonnées horizontalement, en collerette, elle arrêteront l’eau. Après les ouvertures en briques rouge, le chapeau, pointu et concave. Il a figure de champignon. Au pinacle, la pierre que j’ai ramassée sur la berge. Lourde, blanche, polie des eaux. Je l’ai choisie en forme de montagne. Vue de côté, elle rappelle la Dent de Lys que l’on voit depuis la maison de ma mère dans la Glâne.