“Simplicité de la vie que nous ne saurions plus imaginer”, écrit Calaferte. Souvent je pense à cette simplicité perdue. Elle rejoint en quelque sorte la vertu: accepter ce qui est, vivre. D’aucuns imaginent qu’il suffit de réorganiser son quotidien. Mais c’est l’esprit, travaillé de tant d’inutiles spéculations, qui ne peut plus accéder au réel. Seule la vieillesse permet de renouer un peu avec cette simplicité. Hélas, ici, aucun modèle de renouveau, car ce n’est pas la vieillesse qui fait le monde, mais bien le monde la vieillesse.
Mois : août 2019
Reprendre l’initiative
1997 — avec des squatters bernois, au terme de deux mois de préparation, nous entrions dans l’OMC à Genève. Contrôle de quelques bureaux, des toits, de l’escalier d’accès, des portes et pour “le quart d’heure de célébrité”, contrôle du discours injecté. Cet après-midi, j’arrive dans Agrabuey après deux jours de voyage, croise Diego, il me dit: “si tu prévois une sortie à vélo, n’emprunte pas les routes secondaires du Somport, les camions sont à l’arrêt, le G7 tient réunion à Biarritz”. A combien de kilomètres, cette ville pâtissière? Deux cent, deux cent cinquante kilomètres? Un tel schéma sécuritaire appelle au meurtre, c’est à dire à la restauration de la démocratie.
Afro-progressisme 5
Comme dit l’autre, il n’y a que des énergumènes d’importation pour penser que notre modèle social offre un avenir. Il n’y a qu’eux pour considérer que le sacrifice de travail physique sous gouverne sera amplement récompensé par l’acquisition d’une Mercedes blanche (ou de la mutante blonde que les vidéos de propagande américaines pour le tiers-monde font danser devant les simples d’esprit). Les politiciens ont besoin d’une masse. Or, la masse européenne fatigue. D’où la nécessité de fabriquer une nouvelle masse. Plus primitive, mieux bâtée.
Afro-progressisme 4
Au large de l’Italie avancée, une petite centaine d’envahisseurs tenus en respect à des fins politiciennes par un Catalan au nom des Droits de l’homme. Certains, que l’on dit “désespérés” par dix-huit jours d’attente (mesure qui relativise la situation désespérante qu’ils prétendent fuir), se jettent à l’eau. L’île de Lampedusa est à 800 mètres. Ils ne savent pas nager. Est-ce grave? Non. Ils ne savent pas lire. Ni écrire. Est-ce grave? Ne parlent aucune langue continentale. Savent à peine se laver. Prient. Châtient volontiers les incroyants. Cependant, on nous conte ceci: ils sauront s’intégrer à notre société hypersophistiquée. A titre de comparaison immédiate, mon fils, gradé à l’armée, bachelier et qui parle deux langues, ne trouve pas de travail. Qu’est-ce que le progressisme? Une idéologie qui, bien récupérée et travestie par des vampires de la politique, prétend imposer au peuple (le nôtre) un schéma de renoncement complet à ses prérogatives, sa liberté et son avenir et cela moyennant une agit-prop (celle par exemple de ce Catalan cynique) payée par notre travail via l’impôt. Un milliard deux cent millions d’Africains attendent de participer activement, avec les moyens personnels que nous avons vu, à notre société “progressiste”.
Nouvelle donne
Autrefois, il s’agissait de sauver son âme. Aujourd’hui, il s’agit de sauver son esprit. Placé devant les exigences de l’intemporel, le sujet moral procédait à d’incessants ajustements. Condamné à une temporalité sans horizon il doit procéder, pour demeurer moral, à d’incessants désajustements.
Inde
Si j’en avais les moyens, je m’intéresserais volontiers au rapport, en termes de conformation psychologique, entre l’hindouisme et l’informatique. Il me semble que la facilité des indiens à se mouvoir dans le monde du computationnel à beaucoup à voir avec leur système de juxtaposition des dieux (en quelque sorte, un défaut relatif de la capacité de synthèse).