Mois : juillet 2018

Vexatoire

Que c’est amu­sant! En ligne, je cherche l’usage du mot “vex­a­toire” et je tombe sur une cita­tion d’une phrase extraite de mon livre easy­Jet (ain­si on saura com­ment, dans un sché­ma non-linéaire, dif­fu­sion après dif­fu­sion, principe qui véri­fie et fonde la vérité, s’établit la norme): “L’u­nique béné­fi­ci­aire de ce sys­tème vex­a­toire est un Chi­nois qui a instal­lé sa cahute dans un des coins du hangar: il détient le mono­pole de la vente des sand­wichs et de café aux pas­sagers qui choi­sis­sent easy­Jet plutôt qu’El Al.”

Monmonde

Le vrai prob­lème aujour­d’hui, théorique, car je ne vois pas que l’on puisse faire mieux que d’ac­com­pa­g­n­er le phénomène, est la dis­so­ci­a­tion factuelle des mon­des con­fron­tée à l’acharne­ment du pou­voir à demeur­er mono­pole. Ce mou­ve­ment con­tra­dic­toire, cen­tripète et cen­trifuge, devrait être le motif d’é­tude cen­tral des chercheurs en cyberné­tique. Reste à trou­ver le chemin du réel pour asseoir une solu­tion humaine.

Futur

Nous aurons un monde rénové, plus lent, filé, beau. Le cerveau, expo­nen­tiel, plas­tique, envelop­pera et dévelop­pera le corps de lieu en lieu. Ce futur, déjà théorisé, aujour­d’hui privé de représen­ta­tions men­tales sat­is­faisantes tenus que nous sommes pour quelques années encore par les idées con­scientes de vie et de mort, n’in­formera la matière sociale qu’après une guerre d’ex­ter­mi­na­tion (dont les caus­es sont sans rap­port avec le pro­jet) le per­son­nel techno­sci­en­tifique prévoy­ant de réalis­er la muta­tion sur, au plus, quelques mil­liers s’agents.

Château

Ni grèves de la faim ni grèves du tra­vail ni grèves spé­ciales, une grève de l’ex­is­tence; cha­cun, en tout hon­neur, et splen­dide, traîne durant une ou deux semaines, reste chez lui, mange ses fonds d’ar­moire, laisse sa voiture sur place, éteint son télé­phone. Bon début. Assez de ce château de cartes!

Sur le ring

Quand Cane­lo Saul Alvarez heurte son adver­saire, le coup pro­duit un son différent.

Proverbes

A quand une com­mis­sion de réforme des proverbes? “Nul n’est prophète en son pays” — l’ex­em­ple, il est vrai, est facile: il y a le mot pays. Pour­suiv­ons: tout aligne­ment des actes d’un indi­vidu, aus­si médiocres soient-il, sur le mod­èle révéré, pré­ten­du uni­versel, dès lors qu’il n’ap­par­tient pas à la société insti­ga­trice du mod­èle, vau­dra à son auteur un dis­tinc­tion, ce qui mesure l’ef­fet dévas­ta­teur de la norme d’empire. Proverbes liés au com­porte­ment, à la pro­bité, à la ruse, proverbes autres, enrac­inés et ici pro­mus, après déracin­e­ment, parangons.

Futurs simples

La sim­pli­fi­ca­tion active de nos futurs poli­tiques étant, selon le phénomène de l’ef­fet-boomerang, fondée sur l’imag­i­naire pau­vre des parias européens qui, sec­taires ou délin­quants, fondèrent les Etats-Unis d’ Amérique, la logique voudrait que les élé­ments les plus réac­tion­naires de l’Eu­rope dégénérée (je m’in­scris), trois siè­cles après les colonies débu­tantes, dégoûtés, émi­grent a leur tour afin de pren­dre sur un mode maffieux et dans un esprit nihiliste, les rênes d’un réseau de pou­voir mar­gin­al, n’im­porte lequel, dans les villes améri­caines en déliques­cence, et je pen­sais dans l’im­mé­di­at, compte tenu de ma mai­gre expéri­ence des souter­rains de l’Amérique, à met­tre mes moyens intel­lectuels au ser­vice d’un gang de nègres deal­ers à Detroit dans Petosky-Otsego.

Navarre

Huit heures de route pour recon­duire les enfants à Bil­bao. Pris de panique, ou plutôt, lut­tant con­tre la prise, j’ai com­paré pour Luv les camions semi-remorques, dinosaures de l’ère indus­trielle, aux appli­ca­tions des télé­phones porta­bles, souhai­tant que l’on passe au plus vite du hard au soft. Sur le retour, emprun­tant l’au­toroute de Navarre à hau­teur du lac de Yesa, j’ai comp­té vingt min­utes sans une voiture. Si pour­tant, une patrouille de la garde civile sur­veil­lait ce grand paysage.

Ceinture

Mes pan­talons tombés au niveau des talons, elle me fai­sait entrevoir l’inu­til­ité de l’achat:
-Pourquoi cette cein­ture? Tu n’en as aucun besoin!

Toronto

Désor­mais, les indi­vidus qui tirent en pleine rue sont décrits par la presse, l’E­tat, la police comme des “indi­vidus qui tirent en pleine rue”.