Cannes à pêche

De pas­sage à Guadala­jara, je vais pren­dre livrai­son des cannes à pêch­es com­mandées en jan­vi­er. Tan­dis que Maria déballe et mon­tre, un père et son fils s’in­téressent aux couteaux.
-Si tu es à pied, mieux vaut revenir demain, c’est lourd, me dit Maria soupe­sant les col­is.
Sur le point de m’en aller, nous dis­cu­tons couteaux avec les clients. Je racon­te mon dernier achat, le mod­èle anti-ter­ror­iste avec brise-glace et lame qui perce sans dif­fi­culté un capot de voiture. Testée sous une pres­sion de mille kilos, dis-je encore. En chemin, je bois quelques bières dans un bar de ban­lieue, puis me couche. Le lende­main, je passe chercher mes cannes. Le père et son fils sont de nou­veau là. Ils ren­dent le couteau acheté la veille, en choi­sis­sent un autre. Comme l’ado­les­cent ne peut se décider, le père me tend les deux spéci­mens retenus, des couteaux de chas­se avec manche en bois et lames de 15 cen­timètres.
-Vous savez… moi je ne con­nais pas grand chose (quand bien même, je sais immé­di­ate­ment lequel est le meilleur)
Le père insiste.
-Tout dépend de ce que vous voulez en faire.
Alors le père, réal­iste:
-Que peut-on bien en faire? Rien. Le met­tre à sa cein­ture lorsqu’on va se promen­er en forêt.