A pied à l’aéroport. Il neige, le trottoir est gelé. Je patine. Le trottoir traverse une zone industrielle. Deux kilomètres, toute la zone. Et j’ai oublié, je porte ces chaussures de chantier achetées à Southend l’an dernier. Elle trônaient sur la bibliothèque de mon arrière-boutique, elles ne sont pas formées. Au bout de dix minutes, je saigne. Trop tard pour rebrousser chemin. Ma valise sur le dos, je poursuis. Ensuite, il faut passer les contrôles. Ivre, c’est difficile. Toutes ces choses que l’on porte sur soi, qu’il faut retirer, poser dans le plateau et reprendre, je perds le compte. La sécurité est aimable, elle m’aide. Je fais bonne figure, dès fois que l’on m’interdise l’accès de l’appareil. Seul avantage de mon état, le vol de deux heures ne dure qu’une minute. La minute d’après, je suis en Espagne et je déguste un “mixto on huevo” sur une terrasse ensoleillée.