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Il y a une dizaine d’an­nées, lorsque Mon­a­mi  a renon­cé à lire la presse, je trou­vais sa préven­tion exces­sive. Aujour­d’hui, la ques­tion ne se pose plus. Quand je tente, emporté par un regain d’op­ti­misme, d’é­couter les nou­velles à la radio, je me relève pour étein­dre. Chaque phrase proférée par le jour­nal­iste résonne comme une insulte. L’idéolo­gie a tout emporté. Sur les sta­tions publiques, elle est d’au­tant plus per­ni­cieuse qu’elle n’af­fiche pas ses couleurs. L’in­for­ma­tion est dés­in­for­ma­tion. Pour pass­er de l’une à l’autre: inflex­ions de la voix, sous-enten­dus, analo­gies, détourne­ments de sens, ques­tions-répons­es, lex­ique sur-mesure. Chaque tirade exig­erait une dizaine de cor­rec­tions. Jour­nal­iste accrédité est l’ex­pres­sion juste: ne le sont que ceux qui témoignent du monde tel qu’il n’est pas.