Température

Chaleur suf­fo­cante. Les gens vont à demi-nu. Enfants, chiens, cou­ples, vieil­lards s’ag­glu­ti­nent. Le quai est bondé, la ville silen­cieuse. Les bancs, les murs, les vit­rines, tout est pois­seux et chaud, le sable et les trot­toirs sont brûlants, les pas­sants lèchent des glaces et promè­nent des frigidaires. Un fou passe à la course à pied. C’est Anto­nio. Sec comme un os. Il s’en­traîne pour sur­vivre dans les parois, il est grimpeur. Les autres se gar­ent, renon­cent à gag­n­er la plage en une fois, boivent de l’eau, s’asper­gent, se remet­tent en marche. Une famille marche sous un para­sol. Une autre est envelop­pée dans un linge. Cela ne fini­ra qu’à vingt-deux heures.