Les valises déposées, nous marchons jusqu’au village. L’auberge du Mont-Blanc a un nouveau propriétaire. Il a disposé des fourrures d’ours sur les chaises en bois. Nous frappons. Le panneau dit “ouvert”, la salle est éclairée. Nous reviendrons. A l’entrée du village, il y a cette maison des anciennes douanes. Elle est percée. La route passe à travers la maison. Je me demande comment on y vit. Les deux jambages sont trop étroit pour y mettre des lits, la partie supérieure est sous toit. Tout manque. La route contourne ensuite le choeur de l’église et dévale. Puis elle monte jusqu’à Belleville où elle finit en impasse sur un départ de téléphérique. Que pouvaient contrôler ces douanes? Une dame appelle son chien. Je ne le vois nulle part. Elle passe près de nous, grimpe un escalier, réapparaît sur le balcon de la maison percée. Là, un chien aboie. Une porte claque, le silence est revenu. A Luv et Aplo, je désigne une vitrine. Un animal empaillé y était exposé. Un sanglier la gueule primitive et noire. Ses crocs élancés ressemblaient aux ivoires des éléphants. Une notice écrite à la main pendait autour du cou. L’animal, disait-elle, est un spécimen unique, inconnu dans la région, venant peut-être de Slovénie. L’arcade a été vendue, elle est repeinte. La vitrine est vide. De retour à l’Auberge, nous frappons. Il y a de la musique à l’intérieur. Nous voyons une seconde porte. A notre entrée, une clochette tinte. Un verre de vin à la main, le patron sort de la cuisine.
-Votre porte est fermée!
Il tourne la poignée et tire. Tire encore. Hausse les épaules. Tourne la clef, ouvre. Un peu de neige glisse sur le toit. Elle s’écrase sur la pavé.
-Est-ce qu’on peut encore skier?
-On peut, fait le patron. Jusqu’à demain après-midi.