Puces 3

Une femme penchée sur un lot d’ob­jets répan­du au sol. Elle fixe une spat­ule, ne dit rien. N’y ten­ant plus la marchande fait: “c’est en bois d’arbre!”.

Puces 2

Peu de livres ce matin. Une Antholo­gie des man­i­festes du sur­réal­isme éditée par J‑J. Pau­vert, une Cri­tique de Baude­laire chez Cor­ti. Le reste, bon pour la gare. Le lende­main, j’y retourne, c’est pire. Sur l’en­tier du ter­rain, un unique car­ton de livres. La jeune fille qui tient le stand me lance: “servez-vous c’est gratuit!”.

Puces

Au marché aux puces côté Mag­ic World, entière­ment arabe, nette reprise du ter­ri­toire depuis ma dernière vis­ite il y a deux ans par les marchands de nour­ri­t­ure. Les pro­duits passés en fraude et ven­dus au noir sont à prix cassés. Un Maghrébin à l’en­can: véri­fie Madame que c’est moins cher qu’au mag­a­sin!”. La Française: “Oh, le mag­a­sin, il y a longtemps qu’on y va plus!”.

83-PACA

Instal­lé depuis trois jours au-dessus du port de Hyères. Le bal­con donne sur la Mari­na: les faux marins pon­cent leurs coques, les goë­lands rient. La nour­ri­t­ure qui pousse dans les jardins des pro­duc­teurs sont déli­cieux et per­me­t­tent de racheter à force de recettes fines, midi et soir, la vie comique-ridicule dans ce parc d’at­trac­tion pour classe moyenne. Ne sachant que faire ici, cela depuis ma pre­mière venue il y a qua­tre ou cinq ans sinon ce que j’y fais, rejoin­dre Gala, je place mes lunettes de vue dans la poche gauche de mes Bermudes, mes car­nets de la Migros dans la poche droite des Bermudes et je vais à la Cap­i­tainer­ie. Flan­qué de galeries de veille, le bâti­ment gère le traf­ic vers Port-Cros et dis­pose de deux bancs, les seuls du port a béné­fici­er d’om­bre en fin de mat­inée (il fait trente-qua­tre degrés) Là, j’écris “L’en­nui de par­ler avec les êtres humains”. La séance quo­ti­di­enne ter­minée, j’achète une baguette, je rem­plis le sac à dos de bière améri­caine prise à l’épicerie (la seule buvable) et retourne m’asseoir dans la chaise, sur le bal­con, au-dessus des faux marins pon­ceurs de coques.

Riudarenes

A la sor­tie de l’aéro­port de Barcelone, recherche dans les monts de Girone d’un camp­ing introu­vable, à nou­veau la route prin­ci­pale est coupée. Quand j’aboutis par une piste en forêt, récep­tion et bar fer­més, mais la pro­prié­taire inter­rompt son repas, ouvre la bar­rière, me par­le de son voy­age à Budapest après que j’ai indiqué vivre en Hon­grie. J’in­stalle le van entre des troncs, je sors ma table et bois de la bière. De part et d’autre des cou­ples à vélo, l’un polon­ais qu’ac­com­pa­gne un bull-dog, l’autre frère et sœur anglais qui part à la con­quête des Pyrénées sans avoir tracé de vraie route (ce que je fais le lende­main pour eux, par mail, depuis la Côte-d’Azur).

Jesolo 2

Beauté des femmes dans le Nord de l’I­tal­ie, habil­lées avec goût (mais peu), aux corps sveltes, à la chevelure abon­dante, une race priv­ilégié et qui sait son priv­ilège. Dif­férence avec le réal­isme bru­tal des Espagnoles.

Jesolo

Fasci­nante édu­ca­tion des Ital­iens, fasci­nante car naturelle, élé­gante, pro­pre à libér­er la joie et ren­dre la vie meilleure. 

Marella

Mon­père bronzé, con­tent, au volant de sa Mer­cedes noire dans les rues chaudes de Jeso­lo, pre­mière rue roulante, sec­onde pas­sante, troisième sur mer. Sa femme donne la direc­tion et indique le moment de bifur­quer. Avec les clefs de la cham­bre d’hô­tel le patron vous remet un coupon sur lequel est indiqué le numéro de votre chaise longue. La B16 se trou­ve à la seiz­ième rangée, sep­tième colonne du car­ré de l’hô­tel Marel­la, l’un des cent cinquante six hôtels de cette section.

Venise-Marco Polo

Fer­mes sur des bras de lagune, ponts et canaux, aplats de blé, îles à la dérive, le car pour Lido de Jeso­lo cir­cule à tra­vers le cré­pus­cule pen­dant une longue heure comme s’il nous baladait. 

Barcelone-Venise

Per­du dans le quarti­er d’El Prat de Llo­bre­gat, à côté de l’aéro­port de Barcelone. L’au­toroute est coupée pour travaux, l’adresse du park­ing low cost n’ex­iste pas, le park­ing n’ex­iste pas, je vais trop loin, je me retrou­ve à Sit­ges. Sur le retour, acci­dent avec inter­ven­tion des pom­piers, l’au­toroute est coupée. Le temps presse, impos­si­ble de trou­ver le park­ing. Je renonce. Je me dirige vers le park­ing offi­ciel du Ter­mi­nal en gril­lant les feux, en roulant sur un sens inter­dit. Je gare au fond, loin des portes du Ter­mi­nal. Si ça con­tin­ue je vais man­quer l’avion. Les moni­teurs du Ter­mi­nal m’in­for­ment qu’il est déjà par­ti, Venice: 15h25. Pour­tant, j’ai véri­fié l’heure. Quand je veux re-véri­fi­er, je m’aperçois que j’ai oublié la carte d’embarquement dans le van. Retour au park­ing, rangée 16, la dernière. Non, mon vol est bien à 16h25, il y a deux vols sur le même créneau horaire.