La semaine dernière, sous le niveau de la mer, dans la crypte de la cathédrale de Cadix. De la salle centrale, circulaire et voutée, partent des couloirs nus. A intervalles, des peintures et des chandeliers. Au fond, les donateurs, les prêtres et les évangélisateurs du Nouveau monde, emmurés. J’y suis seul. Dans une niche, une châsse vitrée. Elle contient le corps conservé de Catherine, sainte de l’époque romaine. Le miracle est expliqué selon la croyance surnaturelle de la pureté acquise dans l’union à Dieu par le fait d’une foi exceptionnelle. Il est précisé que le visage est intacte car il a été recouvert après la mort d’un masque de cire. Je me penche. Étrange sensation. La femme mesure dan les un mètre quarante. Elle gît de trois-quarts. Le visage semble barbouillé de lait. Sous cette matière translucide aucune expression. Quant au corps, il est enveloppé d’un suaire. Reste un pied, tordu, jaune, dont on en comprend pas la mécanique. Une mise en scène ecclésiale des concepts qui témoigne d’un haut degré de folie.