Le théâtre de l’absurde me fait rire. J’aime le minimalisme des situations et l’angoisse métaphysique. Par rapport au théâtre engagé, sa force de dénonciation à en outre l’avantage d’être indirecte. Mais ces derniers jours, c’est en regardant à la télévision des vaudevilles que j’ai ri. L’absurde est d’un registre plus immédiat, mais le mécanisme est du même ressort. Les dialogues de Feydeau par exemple. L’humour est constant, mais lorsque la situation est nouée, l’auteur se lance un défi: repousser les limites du genre. Alors, avec jubilation, il donne dans la surenchère. A condition de le suivre, on s’esclaffe! Puis il y a la part d’interprétation des acteurs. Les meilleurs y vont de leur refrain. Ils arrangent les tirades, ils improvisent. Quand ils excellent, la pièce est hilarante. Voyant ensuite des vaudevilles écrits par de jeunes auteurs, je me suis demandé si leur tâche n’est pas rendue plus difficile part le fait que les comédiens ne saisissent plus comme leurs aînés l’esprit du vaudeville et n’ont donc pas la possibilité de combiner leur talent à celui du texte.