Isabelle Hupert

A la radio, une comé­di­enne inter­prète Mali­na d’Inge­borg Bach­mann. Elle ne dit pas, elle ne lit pas: elle donne de la voix et elle en donne trop. Les mots gon­flent, per­dent leur sens. Ce genre d’in­ter­pré­ta­tion est insup­port­able. A quoi bon jouer là où il est ques­tion de vie et de mort? Puis la radio fait enten­dre la voix d’Is­abelle Hupert. L’ac­trice dit le texte de la poète autrichi­enne. Tim­bre grave, mais retenu; voix cares­sante, inquiète. La lec­ture finie, l’ac­trice par­le du texte. Elle l’a com­pris, par­faite­ment. Le pro­pos est juste, plus que juste. Puis elle en fait la cri­tique. Elle s’ex­prime sur Mali­na, elle livre son idée d’Inge­borg Bach­mann. Force éton­nante de cette comé­di­enne, toute entière au ser­vice de l’art.