Dimanche, sept heures le matin. J’ai chargé la voiture la veille. Des cadres d’affichage, mes affaire de Krav-Maga, le vélo, ma valise d’Espagne, une palette de bière, des livres. Je tourne la clef de contact, la BMW s’allume comme un sapin de Noël et s’éteint. Mamère se réveille. Elle a la gentillesse de me prêter sa veille Toyota. Ainsi, une voiture qui n’a jamais un raté, une voiture allemande de 1700 kilos qui me va comme un gant lâche parce qu’une équipe de professionnels de l’Etat y fourre les pattes! C’est dire mon énervement. J’en étranglerais un sur la capot avec femme, enfants, chiens et chats. Et bien entendu, dans cet état, je manque ma sortie d’autoroute. Où je m’attendais à lire Clarens, je ne lis que Montreux (sans comprendre que Montreux c’est aussi Clarens) et je file en direction du Valais. Demi-tour à Villeneuve. Il ne fait pas bon changer sans cesse de scène: tout cela va trop vite, je suis encore sur mon toit, en Andalousie, dans mon essai, au soleil, sur les quais… cinq minutes avant le début du stage, il me faut passer les grandes chaussettes, la coquille, les genouillères, lacer les chaussures de boxe, remplir le bidon. Mon carnet de membre? Oublié en Espagne. les gants de boxe? J’ai pas. Lorsque je fais irruption dans la salle, les combats commencent. Mon partenaire a un physique de mastodonte. “Doucement”, lui dis-je. Il m’envoie un pied à la figure. L’instructeur de police qui organise le stage passe à ma hauteur:
- Oh, la, la, il est crispé lui!