- Votre fils a fait le test d’Agam (je cherche le rapport entre la plastique de Yaacov Agam et le test) et il a obtenu une note de — 20, me dit la maîtresse.
- Madame, veuillez me téléphoner!
Effrayée, la maîtresse recule: elle croit que je vais la sermonner. J’essaie de lui faire entendre raison: si je prétends l’appeler, c’est pour la féliciter d’avoir infligé à mon fils cette note méritée et lui demander comment aider a réussir le test d’Agam à l’avenir. Mais je n’ai pas le temps de préciser ma pensée, car je suis interrompu par Christian, l’éditeur normand. Il annonce deux nouvelles publications à mon nom. La première est un livre, la seconde, me dit-il, tu la trouveras là-bas. Je quitte la cathédrale éventrée dans laquelle je me trouvais avec la maîtresse, les autres parents d’élèves et l’éditeur et m’engage dans les allées d’un jardin. Sur une meule de pierre versée au sol, je trouve une bande-dessinée. Vérification faite, j’en suis l’auteur. Je veux tourner les pages, mais contrecollées, elles se déchirent. J’emporte l’album et rejoins ma classe d’études. L’examen de latin a commencé. Je ne comprends rien au thème. La cloche sonne. Quand le maître s’avance pour relever les copies, je suis en train de consulter un site porno. J’essaie d’éteindre l’ordinateur mais l’écran est bloqué. Je demande de l’aide à ma voisine.
- Ah, toi, le latin, fait-elle.
Et je la reconnais:
- Mais c’est bien sûr, je te connais ! A l’Université, je copiais sur toi!
Elle hausse les épaules, dépose sa copie sur le bureau du maître et quitte la classe. Je veux la suivre, elle se fond dans la foule des élèves. Je me perds dans les bâtiments et me retrouve au milieu des maternels. Ceux-ci se mettent en rang. Pour quitter l’établissement, il faut passer par des tourniquets. Chacun a son prix. Les enfants attendent la monnaie en main. Je clame que je n’ai pas d’argent. Un matrone en burka me renvoie dans l’école avec ordre de ne pas reparaître.