Boukowsky

Ado­les­cent, j’ad­mi­rais Vladimir Boukowsky, l’au­teur de “Une nou­velle mal­adie men­tale en U.R.S.S: l’op­po­si­tion”. Écrivain, il a passé 12 ans de sa vie en camp avant d’être interné en asile psy­chi­a­trique. Privé des moyens d’écrire, il fut con­traint d’ap­pren­dre par cœur, ligne après ligne, le livre qu’il por­tait en lui afin de le retran­scrire s’il venait à être libéré. Mais ce qui m’avait par­ti­c­ulière­ment impres­sion­né est sa déci­sion, au moment d’en­tr­er en déten­tion, de s’en tenir à ce qu’il savait ce jour-là, de ne rien croire de ce qu’on lui dirait par après, de met­tre en quelque sorte son intel­li­gence en veilleuse jusqu’au jour où il retrou­verait le monde libre. J’ig­no­rais qu’il fut encore vivant. Il vient de déclar­er: Le vieux sys­tème sovié­tique n’était pas réformable. L’Union européenne non plus. Mais il y a une alter­na­tive à être gou­verné par ces deux douzaines de respon­s­ables auto­proclamés à Brux­elles, ça s’appelle l’indépendance. Vous n’êtes pas for­cés d’accepter ce qu’ils ont plan­i­fié pour vous. Après tout on ne vous a jamais demandé si vous vouliez les rejoin­dre. J’ai vécu dans votre futur et ça n’a pas marché. »