Aéroport de Sukhothai

Dans les parcs qui joux­tent l’aéro­port de Sukhothai pais­sent trois cent buf­fles ros­es. Le plus malin monop­o­lise la douche. L’eau des marais s’é­coule à grand débit sur son dos, il rumine. Au bout de la route, devant un pan­neau de feu­tre où sont insérés des car­ac­tères de caoutchouc tels qu’on en dis­tribue au jardin d’en­fant pour appren­dre la lec­ture, nous attend le per­son­nel en uni­forme bleu de la Bangkok Air­ways. Gala s’in­téresse au tableau. Il donne la des­ti­na­tion du seul vol de la journée, Bangkok, le créneau de vol, 17h00-18h10 et le numéro de vol. Comme je voy­age avec un sac ouvert — je veux dire qu’il ne ferme plus — le pré­posé aux bagages le refuse en cab­ine pour l’ac­cepter aus­sitôt en soute. Le voici qui se démène pour envelop­per mon sac d’une feuille trans­par­ente et le saucis­son­ner de gros scotch. Nous pas­sons le con­trôle des per­son­nes aidé par un polici­er coif­fé d’un casque de bam­bou, buvons de l’o­r­angeade en plein air sous un toit pointu, recevons des pâtes, mon­tons dans l’avion. A peine la porte fer­mée, il roule.  Quelques sec­on­des, il  est aspiré dans le ciel par ses hélices. Avant que les nuages n’en­vahissent le hublot, j’ai le temps de voir sur le tar­mac le per­son­nel en rang d’oignon dire adieu.