Veira da Silva

Mangé ce soir dans une rue adja­cente de l’hô­tel où la nou­velle généra­tion de Sukhothai tient des bars et des restau­rants. Les plus légers évo­quent le bar de squat mon­té de bric et de broc, les mieux bâtis, le restoroute améri­cain dans un film polici­er de série B. Sur le bitume sont garées des voitures rouges tunées. Avec le repas est com­pris le lavage de pare-brise. Notre plateau de table est fait d’une planche d’ag­gloméré. A mesure que la lumière du jour baisse ressor­tent les copeaux de bois qui com­posent la planche. Leur vision en per­spec­tive évoque ces tableaux de Veira da Sil­va que j’aimais pour leur dimen­sion méta­physique, et qui, en l’occurrence, rel­e­vaient plutôt de l’architecture paradoxale.