Birmanie-Chine

Mon­père appelle l’ingénieur hon­grois qui tra­vaille dans l’in­dus­trie auto­mo­bile en Mand­chourie.
- Aucun prob­lème, il me dit que tu pour­ras voy­ager libre­ment à tra­vers le pays.
Or, je vois que le con­sulat de Chine me demande un bil­let d’avion aller-retour. Moi qui veux pass­er par la voix ter­restre. Mais encore? Par la Bir­manie. Con­sulat de ce pays: on me demande un bil­let aller-retour, un itinéraire et des réser­va­tions d’hô­tel. Me voilà avancé. Dans dix jours, je suis à Mae Hon Song, dans le nord de la Thaï­lande, devant la Bir­manie et la Chine, et il me fau­dra peut-être reculer. Jusqu’où? Bangkok? J’ap­pelle un ami archéo­logue. Il me con­seille de pass­er par le nord du Laos.
- La route est bonne.
Je me sou­viens de ce bus de nuit que nous avons man­qué il y a trois ans. Ma faute, je m’é­tais trompé de gare. Le lende­main, les gens se félic­i­taient de mon erreur. Ils nous décrivaient la route: ver­tig­ineuse, crevassée, éboulée. Et la durée du voy­age: deux jours.  
Au fond, à part pour les hommes d’af­faire et quelques illu­minés qui par­tent à pied ou à vélo et passent (ou d’ailleurs ne passent pas) entre les mailles du filet, le gros des batail­lons suit un guide por­tant dra­peau et vis­ite Pékin, Schangaï, la Grande muraille et les armées de terre cuite.
Mais ne ven­dons pas la peau de l’ours… La règle est inchangé: il faut allez voir. Le tra­vail des con­sulats est con­nu: décourager.