Je suis à Fribourg, ou plutôt, Fribourg est là devant moi, car depuis un an je ne vais plus nulle part. Lorsque je dois tout de même me rendre dans les rues marchandes, j’ai le sentiment de partir pour l’étranger. La corvée finie, je remonte sur ma colline. Dans ces conditions, Fribourg est une ville agréable. Et absente des mes desseins. N’ayant par ailleurs aucune routine, sinon intérieure, j’ai un circuit. Il ne fait pas deux kilomètres. Les stations se nomment bibliothèque, librairie, club de Krav Maga, club de boxe, supermarché. Je les relie à vélo. A cette vitesse, je suis certain de ne croiser personne. Puis je rejoins sur la colline mon immeuble, mon appartement, ma pièce. Où je me félicite de ce bonheur qui est de pouvoir se lever et se coucher à toute heure, sans considération de l’horaire et de n’avoir à parler à personne par obligation. Quand viendra la fragilité du corps, une telle vie sera encore plus agréable. Vivre ainsi permet de vivre à Fribourg et dans à peu près n’importe quelle ville de petite taille.