Monforte

Marché aux puces de Mon­forte. Vient y ven­dre qui veut, et gra­tu­ite­ment. Ain­si, à côté des gitans et des marchands de bibelots, des paysans vendent la pro­duc­tion de leurs jardins: ails, carottes, choux, patates. Et pas n’im­porte lesquels: des légumes authen­tiques! Les carottes sont dif­formes, elles ressem­blent à des colo­quintes; les patates sont dif­formes, elles clo­quent et pèlent, elles sont raides de boue; les salades pleurent, les choux bour­geon­nent. Ah, qu’a-t-on fait à nos légumes? Pourquoi tout se tient-il si droit, tout brille-il tant? Pourquoi tout est-il insipi­de et mau­vais? Je voudrais tout acheter de la pro­duc­tion de ces paysans de Mon­forte: mais com­ment faire ren­tr­er ces mer­veilles dans les valis­es et les valis­es en cabine?