Citoyens bruts

Pyra­mide de la cen­sure que décrit Julian Assange. Seule la pointe émerge. Elle représente les assas­si­nats poli­tiques, les empris­on­nements pour délit d’opin­ion, les jour­nal­istes et mil­i­tants empêchés de par­ler. Les autres niveaux sont souter­rains. Et d’abord, cette foule de citoyens qui pra­tique l’au­to­cen­sure de crainte d’ap­pa­raître par­mi les vic­times de la pointe. Puis, au niveau inférieur, les indi­vidus que l’ar­gent, les avan­tages, les réseaux cor­rompent. Un niveau plus bas, ceux qui par­lent des sujets que le con­sen­sus leur pro­pose comme unique régime de vérité. Enfin, les indi­vidus sans édu­ca­tion, qui faute de com­pren­dre, ne s’ex­pri­ment pas et les indi­vidus qui n’ont pas accès à l’in­for­ma­tion. Dans cette hiérar­chie du silence organ­isé m’in­téressent d’abord l’au­to­cen­sure (phénomène général­isé dans nos sociétés occi­den­tales depuis la mise en place du pro­gramme mul­ti­cul­turel) et la fig­ure du citoyen brut, celui qui ne com­prend pas (dont les gou­verne­ments, accé­dant naïve­ment aux pres­sions des lob­bies, favorisent la multiplication).