Mois : juillet 2013

Augure

Augure — Pen­dant les som­bres siè­cles d’ig­no­rance et d’abrutisse­ment qui suivirent la chute de l’empire romain, le Moyen-âge a oublié tout ce que les Phéni­ciens, les Grecs, les Romains, savaient en cos­molo­gie. Mag­el­lan, Ste­fan Zweig.

A quatre heures

A qua­tre heures, après avoir mangé  des patates, de la semoule, de la salade, des sauciss­es, des palour­des, bu du vin et du feu, je me suis endor­mi sous le soleil. Le pont du bateau était cloué de planch­es. Je me suis demandé de quoi était fait la coque, mais le som­meil m’a pris. Nous nav­igu­ions sur un lac minus­cule près de Navalper­ral et je ne doutais pas que ce lieu fut celui que Dieu nomme le labyrinthe muré.

J’aimerais

J’aimerais que l’on pense à moi. Cela a‑t-il un sens? Que l’on m’aime. J’ai de la chance, je suis aimé. Alors, la recon­nais­sance. Cette véri­fi­ca­tion de l’ex­is­tence dans l’e­space partagé. La dis­pari­tion, la pro­duc­tion d’une invis­i­bil­ité qui nous sous­trait du champ de vision, voilà qui est sain. Mais il faut être sen­ti, appré­cié, aimé de ceux que l’on aime. Le reste n’est que supercherie et points de plus-val­ue qui ouvrent au mitan de l’e­sprit, pour qui garde le bon sens, des abîmes.

Personne ne lit

Per­son­ne ne lit plus. Cela change-t-il quelque chose à ma fois dans l’écri­t­ure? J’ai écrit parce que je me sen­tais seul, puis, étant seul, j’ai écrit. Si à l’avenir je suis for­cé de penser et d’a­gir avec le groupe, j’écrirai pour m’en dis­tinguer. Si l’on me mar­que pour me ramen­er au des­tin col­lec­tif, j’écrirai pour me situer. La foi est la seule lim­ite que ren­con­tre l’écri­t­ure. Un espace de jeu plus vaste que domine le silence. La plume tombe, l’ef­fort con­tin­ue par delà le corps et l’e­sprit pro­pres. Les hommes qui font le théâtre quo­ti­di­en s’en retour­nent; il n’est plus besoin d’au­cun arti­fice de con­struc­tion entre soi et soi-même. Dieu appa­raît comme géo­gra­phie unique, sans matière et sans lim­ite, il n’y a plus de chemin; la mort n’est plus qu’un moment sans con­séquence dans un état déjà commencé.

Gala

La coquet­terie de Gala est une réjouissance.

Impression

Impres­sion angois­sante que nous sommes en attente. Buvant, dis­cu­tant, assis en groupe, nous mirant les uns dans les autres, le sourire com­posé, en attente d’un lever de rideau qui ouvri­ra sur une scène où tout demeur­era à l’i­den­tique, sans nous.

Colombes de Gimbrède

Je garde des colombes de Gim­brède excel­lent sou­venir. Rien de pré­cis, mais une musique, une présence. Longtemps je pen­sais qu’elles étaient de pas­sage. Lorsque je com­pris qu’elles étaient attachées au vil­lage, aux quelques maisons qui com­po­saient la bastide, elles me dev­in­rent pré­cieuses. J’ap­pris à les dis­tinguer de ces grosse colombes au vol pataud que le voisin nour­ris­sait pour en faire repas. Les unes ne quit­taient guère la tôle ondulée de leur abri, les autres décrivaient des cer­cles dans le ciel et se posaient au gré des heures sur le clocher, la place ou sur ma fenêtre. Dans leurs déplace­ments, elles sif­flaient. A l’aube, leur chant tirait le vil­lage du sommeil.

Entendre pleurer

Enten­dre pleur­er un petit enfant quand vient de s’écrouler son monde me fend le cœur.

Jeune homme

Jeune homme qui se retourne avec non­cha­lance vers une fille, et celle-ci, avec la même lenteur, comme s’il y avait cause mécanique, approche la main de sa jupe et la tire sur ses fesses.

La glorification

La glo­ri­fi­ca­tion des déla­teurs est d’ores et déjà au programme.