Colombes de Gimbrède

Je garde des colombes de Gim­brède excel­lent sou­venir. Rien de pré­cis, mais une musique, une présence. Longtemps je pen­sais qu’elles étaient de pas­sage. Lorsque je com­pris qu’elles étaient attachées au vil­lage, aux quelques maisons qui com­po­saient la bastide, elles me dev­in­rent pré­cieuses. J’ap­pris à les dis­tinguer de ces grosse colombes au vol pataud que le voisin nour­ris­sait pour en faire repas. Les unes ne quit­taient guère la tôle ondulée de leur abri, les autres décrivaient des cer­cles dans le ciel et se posaient au gré des heures sur le clocher, la place ou sur ma fenêtre. Dans leurs déplace­ments, elles sif­flaient. A l’aube, leur chant tirait le vil­lage du sommeil.