Mois : mars 2011

Lâcheté et héro­isme dans le peu­ple, phénomènes de com­bus­tion éloignés du courage et de l’héroïsme vrais qui sont les fruits de la clair­voy­ance sanc­tion­née par une décision.

Papi­er dans Le Temps sur Ogro­rog. Isabelle Ruf, sobre et con­va­in­cue. Obtenir une cri­tique aujour­d’hui dans un quo­ti­di­en (un tiers de page), peu importe s’il est posi­tif, c’est l’exception.

Dis­cus­sions autour des chiffres du bureau de Lau­sanne. Aug­menter le vol­ume d’af­faires… Rem­plac­er le gérant… Pondér­er les pourcentages…Tout cela avait pour­tant com­mencé la nuit, en Bermudes hiv­er comme été, sur un vélo équipé d’un seau de colle fraîche.

La vie peut ne tenir qu’à une chose. Un acte quo­ti­di­en, répété, rit­uel. Tenir comme le tableau tient au clou. Ce que per­son­ne ne voit car le tableau occupe l’oeil. Pour la vie, de même. Tel homme se promène à heure fixe le long du lac, tel autre nour­rit son chat. Un autre boit une tasse de thé, mais un thé choisi, dans cette tasse, pas une autre. Et si cet acte, aux­quel tient le vivant n’est plus pos­si­ble, la vie s’arrête.

Etudi­er le thaï. Trois ans. Soyons opti­miste, deux. Ecrit-par­lé. Ce qui per­me­t­trait de tra­vailler en y ajoutant le français, l’anglais, l’es­pag­nol. Et pren­dre de pied dans une société qui a encore le souci du sens.

Sur­vivance du Fran­quisme dans l’Es­pagne de 1977, un gar­di­en muni d’un petit fou­et dont le méti­er con­sis­tait à arpen­ter une dizaine de rues. Levé de bon heure, il se met­tait en marche et se prom­e­nait jusqu’au soir, avec inter­rup­tion pour la sieste, durant laque­lle les lar­rons ne sauraient sévir (ce qui sem­ble faux, car je me sou­viens qu’en­fant, comme je ne dor­mais pas, j’al­lais dans les salles de jeux ou aux abor­ds des cafés afin de pren­dre une glace et qu’il ne restait, pré­cisè­ment, que les voy­ous, ceux qui n’ont pas d’ho­raire, ceux qui occu­pent leur corps sans pro­jet et pour qui toute occa­sion devient pro­jet). Notre groupe d’en­fants n’avait pas con­science de la rép­ri­mande pos­si­ble lorsquil démolis­sait un mur, allumait un feu ou péné­trait dans un ter­rain vague. Nous savions que le gar­di­en n’é­tais pas loin, et n’y pen­sions que lorsqu’il sur­gis­sait devant nous, trop tard donc.

Tal­ent incom­men­su­rable de Valéry dans ces textes vision­naires. Il prend une telle dis­tance, peaufine tant et si bien son esthé­tique, qu’il finit par voir ce qui, placé sous le nez de ses con­tem­po­rains, fatale­ment, échappe.

Rêvé qu’on me fai­sait vis­iter un endroit où vivre agréable­ment. Un apparte­ment. Cela me sem­blait aus­si promet­teur qu’i­nac­ces­si­ble. La maîtresse de mai­son ouvrait les pièces à mesure — bien qu’il n’y en eut que trois — et j’é­tais con­fir­mé dans mon sen­ti­ment: c’est bien. La vis­ite achevée, tout se refer­mait et je demeu­rais avec mon sen­ti­ment, éton­né et inter­dit. Mais surtout, incapable.

Cette amie dont les loisirs ser­vent à tra­vailler ses relations.

Dou­ble sens per­vers du con­sen­sus. Non pas l’aboutisse­ment d’une dis­cus­sion dont les par­ties prenantes auraient con­venu de retenir ce qui, dans leur posi­tions respec­tives, peut faire con­sen­sus, mais adop­tion d’une idée autori­taire présen­tée comme con­sen­sus et donc, impos­si­ble à cri­ti­quer, sans ris­quer l’exclusion.