L’acte de solidarité simple et immédiat, de personne à persone, chrétien si l’on veut, est un devoir fondamental du vivant. Une supercherie la remise d’argent à un intermédiaire qui promet de gérer la redistribution- usurpation capitaliste de sentiment de charité.
Solidarité 5
L’Etat qui, selon la logique de la reprise générale de la liberté, ne se cache pas d’aliéner les responsabilités parentales des citoyens présente les écoles publiques comme des incubateurs commerciaux. Ce sont en réalité de vastes utérus idéologiques qui conforment moralement, plastiquement et économiquement les jeunes forces afin de les adapter au modèle à venir du capitalisme quel qu’il soit, de sorte que la démarche centrale de la hiérarchie enseignante consiste à affaiblir l’élève, à le désindividualiser.
Solidarité 4
La culture d’Etat, c’est à dire la culture qui atteint un public quantifiable, donc toute la culture qui d’après les stratèges conceptuels autorisés mérite cette appellation contrôlée, garantit l’élément de discordance critique minimum sans lequel même un esprit abruti cesserait de se concevoir comme vivant. Mais la discordance est cosmétique. Bon an mal an, au final on entend toujours la même symphonie.
Solidarité 3
Après cinquante ans d’un bombardement d’images à visée anti-démocratique (bétabloquants de l’opinion génétiquement bien formée), la télévision est délaissée en Occident par les moins abâtardis des téléspectateurs au profit de l’internet, d’où la nécessité d’enrégimenter les contenus en circulation sur la toile. Et comme l’imposition aux flux des écluses commerciales et réglementaires ne va pas assez vite au gré des Etats, ceux-ci inventent la notion de “fausse nouvelle”. Mais y a‑t-il jamais de nouvelle vraie sinon pour un esprit totalitaire?
Solidarité 2
L’utilité centrale de l’immigré est d’introduire du désordre dans la société afin que l’Etat puisse vendre de l’ordre. Dans la mesure où celui-ci a le monopole de l’ordre, les bénéfices pour les corps constitués sont évidents. C’est pourquoi, en plus de détourner les revenus travaillés de la classe moyenne au profit de la caste fonctionnariale, l’Etat ne rétablit pas l’ordre et continue d’importer des énergumènes du tiers-monde : elle augmente indéfiniment ses bénéfices.
Bois
Nous faisons livrer deux stères de bois coupé. A répartir entre le guide qui vit dans les anciennes écoles, mon voisin et moi. Je garde mille kilos. Quand le camion est en vue, nous sortons. Vient dans la rue Paco, le paysan qui possède la moitié du village. Il approche la brouette et nous aide. Soudain, il arrête.
-Tu es d’où? Fait-il au bûcheron.
L’autre qui manoeuvre sa remorque n’entend pas.
-Il est d’où?
-De Yesa, fait mon voisin.
Alors Paco:
-Hé, toi, l’homme de Yesa! Tu as connu un certain Amado? Amado Jorge?
-Un peu.
-Tu l’as connu ou tu l’as pas connu?
-C’est mon oncle.
-On a fait l’armée ensemble. Il est toujours vivant ou il est mort?
-Vivant.
-Dans quel état?
-En bon état. Même qu’il va tous les jours à la chasse.
-Bien, alors tu lui passes le bonjour.
Or, ce Amado dont parle Paco, cet Amado qu’il n’a pas vu depuis quarante ans vit à quelques kilomètres, de l’autre côté de la montagne.
Sidus, sidéris
Sidéré de voir avec quel empressement ces personnes pleines de conscience, féministes, réactionnaires, moralisateurs, gauchisants, technophobes, écologistes, endossent les rôles qui ont été préparés selon une scénario dont ils ne peuvent saisir les aboutissements par de plus clairvoyants qu’eux-mêmes.