Ce matin arrivée d’Aplo par le train de Saragosse. Dès l’après-midi nous installons les claviers, les écrans, le micro. Puis je cuisine. Nous dormons. Le lendemain, étude du logiciel de musique FL studio. J’ai pris mes premiers repères il y a deux ans. Plein d’illusion, je croyais alors fabriquer des titres en quelques jours. Ce n’est pas compliqué, c’est complexe. Les instruments tombent en cascades sur l’écran, chacun a plus de boutons qu’un adolescent. Puis il faut savoir la musique. Du moins si l’on veut tirée d’autres sons que ceux qu’offre le mode d’emploi. Dans les années 1980, avec la TR-909, la Bass-Line ou le sequencer MC-202, j’étais comme aujourd’hui parfaitement ignorant de ce que l’on nomme partition, harmonie ou octave. Dans cette génération, nous étions des pionniers. Un titre qui se résumait à penser que la musique ne requiert ni savoir ni talent. Trente ans ont passé. Le résultat est là: une musique robotique, mal faite, répétitive, une décadence. Historiquement, je suis donc moins mauvais qu’auparavant. Plus représentatif. Ce qui ne veut pas dire que l’affaire est emportée. Nous travaillons tous les jours. Au bout de la semaine nous aurons “mis en boîte” un titre. Nom de mon groupe Longfasfuckedwhitelife. Celui d’Aplo Avid-core. Pour le style, il relève de l’art brut. Ou plutôt de ce que je sais faire (et surtout de ce que je ne sais pas faire). Ajoutons que l’intuition du fonctionnement de la machine est du côté d’Aplo. Seul, j’en serai encore à chercher l’allumage.