Visite nonchalante des quelques attractions qui ont mis Budapest sur la carte des touristes d’agence, Palais de la musique et fontaines acrobatiques, édifices Jugendstil et bains de faïences, cafés austro-viennois ou, j’aime ces vestiges dix-neuviémistes, kiosques à fleurs en bois. Arrêté devant le Parlement par les préparatifs au voyage du Pape qui fera son spectacle jeudi avec la bénédiction d’Orban, nous mettons le cap sur Óbuda passant le pont Margrit en tram. Au sommet de la colline royale, photographie de couple dans une fenêtre de frise du château. Elle est prise par une Française à qui Gala fait remarquer qu’elle parle bien le français, à quoi la femme répond: “je suis Française”. Cliché avec vue sur le Danube que j’envoie à Luv par téléphone, laquelle me dit: “j’ai la même”. De retour dans la zone sous contrôle hollywoodien de Vaci ut, grand trafic de spécimens étrangers mi-hommes mi-femmes blancs ou jaunes ou noirs collectant à coups d’argent numérique les habits-chiffons des enseignes mondiales, puis à nouveau — à partir du centre commercial Westend qui marque la fin de la ville-marketing et l’entrée dans la zone d’habitation du district XIII — la déambulation au milieu des Hongrois lents, alcoolisés, cireux et mal fagotés mais de chair et d’os, c’est à dire vivant leur destin plutôt que le régime d’apesanteur capitaliste.