48 heures

Au départ de Mar­seille-Saint-Charles en TGV. Longtemps que je n’é­tais plus mon­té à bord de cet engin. Mon com­par­ti­ment, le dernier, en tête de train, est logé con­tre le poste de pilotage. D’abord, j’y suis seul. Une cour­toisie, me dis-je, de la guichetière de la gare de Hyères que j’ai aidée a faire enten­dre en anglais aux Ukrainiens qui présen­taient leur passe­port: “oui, c’est gra­tu­it pour vous, mais seule­ment si vous êtes muni d’un cer­ti­fi­cat d’en­trée sur le ter­ri­toire français”. Alors que les immi­grés cherchent la parade, la guichetière tranche: “depuis quand êtres vous en France?”. Deux mois, répond l’Ukrainien. Con­clu­sion: la guerre n’avait pas com­mencé, il faut pay­er le bil­let. Cour­toisie, dis­ais-je à pro­pos de ce com­par­ti­ment de huit sièges équipé d’un réseau wi-fi gra­tu­it, mais au fond je n’en sais rien — out­ils et mœurs changent si vite que l’on ne peut plus rien infér­er à par­tir d’une expéri­ence vieille de cinq ans (dernière vis­ite à Paris, à l’oc­ca­sion de la dis­cus­sion avec Gérard de Allia du man­u­scrit de H+). Dans une heure, ce sera Lyon puis direc­tion Genève à bord d’un trois-wag­ons à vitesse de drai­sine. A Cor­navin, je mangerai avec Aplo et Luv. J’ai la journée du mer­cre­di pour pré­par­er les quelques répar­ties que le juge du Tri­bunal des prud’hommes de Genève m’au­toris­era dans le cadre de mon recours con­tre Mon­frère lequel, par esprit de vengeance et surtout, sans réfléchir, m’a licen­cié de mon poste.