Positions

Lorsque l’on a vécu dans un lieu que l’on quitte et dans lequel à l’oc­ca­sion l’on revient, me frappe tou­jours le fait de retrou­ver au même endroit, dans la même posi­tion, par­fois sur le même chaise et avec la même expres­sion au vis­age, telle ou telle per­son­ne. D’au­tant plus que ces lieux rit­uels que j’ai con­nu pour y avoir habité ou pour les avoir par péri­odes fréquen­tés sont par­fois très éloignés. Ain­si, je m’at­tends à voir telle per­son­ne que j’ai con­nue dans sa bou­tique de pein­ture de Yog­jakar­ta, dans son salon de coif­fure de Valence-lès-Agen ou der­rière son bar de Schwabing. A l’in­verse, quand j’ai con­staté que le vendeur de glaces nain d’Ar­ava­ca, le vil­lage madrilène où j’habitais enfant, n’é­tait plus là, cela m’a dérangé — quelque chose man­quait (l’homme était prob­a­ble­ment mort).