Tourisme

Une forte pluie tombe sur Lau­sanne quand les enfants me rejoignent au mag­a­sin. Sur l’au­toroute, gri­saille, travaux et obsta­cles. La pro­gres­sion est lente, les retrou­vailles heureuses, nous allons enfin pass­er un  week-end ensem­ble après des mois sans se voir; par­fois, je me dis que j’au­rai peu con­nu le quo­ti­di­en des enfants, par exem­ple j’en suis encore à deman­der des nou­velles des cama­rades qu’ils côtoy­aient il y a dix ans lorsqu’il vivaient une semaine sur deux avec moi à Lhôpi­tal, dans l’Ain. Pour me racheter, j’énumère les recettes que je vais cuisin­er (gratin de morue, champignons far­cis au chori­zo, cœurs de jeunes artichauts frits, bro­chettes de filet mignon andalou…) quand le télé­phone de la voiture sonne: la secré­taire de l’Of­fice du Tourisme du Lac Noir, elle demande quand nous arriverons. Il est à peine seize heures, c’est un jour ouvrable (plus tard, je ver­rai que l’ho­raire de loca­tion com­mence à 16h00 et s’achève à 9h30 le matin!). Dans la mon­tée de Plaf­feien, nous peinons der­rière un tracteur quand le télé­phone sonne pour la deux­ième fois. La secré­taire: “fouz’ arrivez?”. Demi-heure plus tard, sous une pluie bat­tante, nous pas­sons la porte de l’Of­fice. La secré­taire voit que c’est nous et s’en va. Son col­lègue, un aimable singi­nois, nous remet les clefs de l’ap­parte­ment de loca­tion et désigne un immeu­ble chalet cou­vert d’échafaudages. “La sta­tion est com­plète, ajoute-t-il, mais vous pou­vez vous gar­er là!”. Il mon­tre le park­ing: trois cent places et toutes sont disponibles. Valis­es et sacs de vict­uailles déposés, nous com­mençons l’apéri­tif quand Luv remar­que: “papa, il n’y a ni servi­ettes ni draps!”. Aplo et moi courons jusqu’à l’Of­fice. Juste­ment, le Singi­nois quitte son poste. Nous arrê­tons sa voiture.  “Vous ne saviez pas? C’est en option”. Il dis­paraît dans la pluie, revient avec des draps. Nous recom­mençons l’apéri­tif. Je déballe le jam­bon ser­ra­no, attrape une assi­ette dans l’ar­moire. Elle est sale, il faut la laver. Il n’y a ni pro­duit vais­selle ni d’éponge. Plus tard, Luv: “papa, il n’y a qu’un rouleau de papi­er toilettes!”.