Les immigrés que l’Etat importe des terres primitives de l’homme se tiennent désormais ici, sur notre sol d’Occident, comme ils se tenaient auparavant, dans leurs lointains déserts, au pied des images télévisées de la propagande hollywoodienne. Chaque jouir ils espèrent. Chaque jour ils espèrent un peu moins. Le rêve brisé, ils campent sous les ponts, avalent de la mauvaise drogue et récoltent quelques francs européens distribués par la Sécurité contre bons services (ils sont venus). Pendant ce temps, nous autres imbéciles pleurnichards, cantonnés dans les étages des immeubles de rapport, fixons la rue avec une angoisse nouvelle. Car les énergumènes à peau sombre couchés sur le trottoir donnent un aperçu du destin universel que préparent les faux dirigeants. Et quoi? Eh bien, nous aurons tout perdu! Nous comme les immigrés. Eux n’auront rien obtenu du rêve mercantile qui leur était vanté. Nous autres aurons tout bradé de notre savoir-vivre. Ainsi en ira-t-il de ce monde programmé où, de la fosse, nous peinerons à savoir voir ce qui se trame sur la hauteur. Là intervient le tragique de l’histoire. Jusqu’ici, nous avions comptabilisé deux perdants. Troisième et dernier, donc. L’instigateur de cette merde. Sur la hauteur, les néfastes ne profiteront que brièvement de la destruction de la liberté. Passé la période de débauche et d’illusoire liberté, ils s’entretueront.