Pommes, blés, vaches; ruisseaux, lacs, collines; à chaque détour de chemin, je m’attends à voir surgir les compagnons Narcisse et Goldmund du conte de Hermann Hesse. Cette Bavière du sud est enchantée. Voilà deux cent kilomètres que je roule au milieu des pâturages, passe des bourgs annoncés par des églises à dôme, me sers aux fontaines de pierre et admire les façades peintes. Sur des tracteurs énormes, les paysans avec leur enfant sur les genoux et aux champs des femmes, ce que je ne vois plus en Suisse depuis le début du siècle. Et les noms des habitants, liés au travail: Holzer, Tischler, Bauerfritz. Dans ces conditions, j’ai atteint ce soir Oberammergau, et me dirige à l’instant sur Berchtesgaden, dernier halte avant l’Autriche.