Spectacles des gens célèbres pour les pauvres, qui les rendent célèbres, parfois riches. Vies exhibées, jouées, ordurières, toutes de stupidité et luxueuse camelote, horizon subliminal pour une foule de consommateurs naïfs qui subjugués plient puis s’en vont peser sur le destin matérialiste de notre histoire.
Mois : juillet 2020
Proche
Tout à l’heure, après six heures à batailler avec les corrections de Notr pays, je chausse mes sabots chinois, je monte à l’église, je tire le loquet du cimetière: inhumé en 1923 à l’âge de 46 ans, Jorge Lilien Gonzalo Piedrafita est enterré au ras de la terre, contre le chœur. J’évite de piétiné le monticule, rejoins la barrière qui domine la vallée, regarde le soleil, la rivière, les cimes, Juan a lancé les chiens, ils rabattent les moutons tôt menés vers les pâtures.
Littérature
Trente-huit jours de travail à corriger ce manuscrit d’un roman suisse, achevé et commencé sous un abri de plage en octobre 2016 à Rincon de la Victoria près Malaga, successivement intitulé Noria, Gormiti puis Notr Pays. Hier, avant d’aller dans notre rue pour boire, je mettais un terme à de laborieuses réécritures entamées sur la montagne vaudoise fin mars, au moment de la fermeture sociale et, versant de la bière aux voisins que n’intéresse aucunement les tribulations esthétiques d’un étranger, je songeais au labeur de Gide pour Les caves du Vatican, sommet de perfection et, devant Paludes, La porte étroite ou Si le grain ne meurt, livre raté.
Agrabuey 2
Vieilli, faiblard, délirant peut-être, je pourrai toujours écrire une histoire du monde qui se déroulerait dans la rue du Quartier des Champs (longue de cinquante mètres) avec pour personnages le chien Cierzo et les voisins, et perchée au-dessus de nos têtes, l’église entourée de ses morts de la guerre civile aux tombes jaillissant de fleurs.