Toujours occupé aux corrections de Notr Pays. Avancée lente. Travail d’agencement, de découpe, de format. Ce ne sont plus des corrections. Plutôt une réécriture. Des blocs entiers à polir, à souder. Texte peu lyrique. De moins en moins. Rien de surprenant: il y a programme. Vouloir dire. C’est donc un mauvais texte en ce sens qu’il nie la spontanéité créative, défie les lois organiques, penche vers le cérébral. A trop corriger, cela est connu, on brise la mécanique. Sauf que l’ambiance que je veux rendre ici, celle de nos villes en 2020, mélange de grisaille dur, d’administration germanique et de veulerie latine, avec en sus des troupes d’idiots culturels en tête de discours, ne peut faire l’objet que d’un traitement à froid. Alors même que je rajoute ici et là quelques lignes de description, quelques adjectifs, dessine un peu les personnages. Dans la tradition littéraire locale, les auteurs qui se sont essayés à cet exercice de portraitiste (je pense à Yves Velan ou Dürenmatt) ont fatalement dû accepter de mettre leur cœur en tiroir et opérer avec les instruments du chirurgien et du géomètre.