Mouvement 19

Nuit dif­fi­cile. Les oiseaux, les chants d’oiseaux, le silence, les chants, j’aime beau­coup; sauf que j’en ai eu pour trois heures tapantes, du réveil des pre­miers volatiles de mon­tagne au silence biologique de l’aube avancé. Moment auquel enfin, nerveux, fâché, énervé, au max­i­mum de l’an­goisse, je me ren­dors et tutoie les cauchemars. Midi, je fais un pas hors de la cham­bre, tire les rideaux. Brouil­lard. Bien­tôt réveil­lé par les nou­velles néfastes, achat gou­verne­men­tal d’ap­pli­ca­tions de traçage et blocage de fron­tières. Réfugié en pièce, je tourne sur moi-même. Et tourne, et tourne. Pour décan­ter, je rejoins le Sana­to­ri­um, dépense de l’én­ergie. Sauts de grenouilles et attaques con­tre les arbres. Que se passe-t-il? Un horaire robo­t­ique. Plus con­cen­tré et robo­t­ique que jamais. Lever-pian­o­tage-sport-bière-lit. Preuve d’ex­clu­sion des aléa­toires. Lesquels? Détru­its par les déci­sions de pou­voir. Et la con­for­ma­tion? L’en­trée en matière? Le respect? J’ai devant l’im­meu­ble une voiture cap­i­tal­iste, ven­due au prix cap­i­tal­iste. La mienne. Chère. Plus que chère. Coû­teuse. Et que je paie pour demeur­er raide, sur un park­ing de mon­tagne. Il faut l’u­tilis­er. Erreur évi­dente cette auto­mu­ti­la­tion, cet émondage des gestes pro­pres, effet de la sidéra­tion, ne pas faire ce qu’il faudrait ne pas faire — selon les recom­man­da­tions. Faire.