Création

D’un Min­istère du loisir. Les plans exis­tent. Sim­ple pro­lon­ga­tion de l’é­tat habituel. Ici affron­té à une crise qui demande réor­gan­i­sa­tion et l’au­torise, la jus­ti­fie, impact de la crise (san­i­taire à l’ig­ni­tion, économique ensuite). Avec coop­ta­tion dans les rôles de porte-paroles, des directeurs de théâtres, directeurs de con­science, directeurs de fes­ti­val, directeurs de direc­tion, ceux qui diri­gent déjà en temps ordi­naire, mais avec un pou­voir aug­men­té. J’ai le sou­venir d’avoir paru sur un plateau de télévi­sion, en direct, autour de 2005, au Salon du livre de Genève, avec Anne Bisang, alors direc­trice de La comédie de Genève, et quelques autres rémunérés munic­i­paux. Ques­tion que pose l’an­i­ma­teur d’E­tat: “êtes-vous en faveur d’une pro­fes­sion­al­i­sa­tion du statut de l’écrivain?”. Le parterre, unanime: “oui”. A quoi j’ob­jecte, “pourquoi pas une Société offi­cielle des écrivains, comme en Union sovié­tique ou dans l’Alle­magne hitléri­enne?”. Hors plateau, la dame, égérie de la monéti­sa­tion de la pen­sée cul­turelle, alors cinq ou dix fois plus rémunérée que je l’é­tais (minable colleur d’af­fich­es), me glisse à l’or­eille : “toi, tu es tou­jours con­tre tout!”.