Mouvement 5

Dans la mon­tagne proche, sous une fine neige. Rythme feu­tré. Ma tra­duc­tion achevée, j’écris à Fran­cis­co José Guillen Ortiz Ochoa, mon voisin d’A­grabuey, avo­cat inter­na­tion­al et chroniqueur des bor­dels bour­bons (son livre bien con­nu qui a cap­tivé l’Es­pagne fait 700 pages), pour le prier de relire la page de présen­ta­tion en espag­nol de H+ des­tinée aux édi­teurs de Madrid. Puis je m’in­cline devant la sci­ence suisse des poubelles, appor­tant à bord de la Dodge des ordures triées, verre, papi­er, fond de tartelettes et ami­ante. Pro­longeant ma sor­tie, je me rends au bureau de poste, Mon­frère ayant prévenu ce matin, à 11h00, alors que je sor­tais du lit, qu’il avait ten­té de retir­er son dernier salaire (“dernier” sig­nifi­ant qu’il n’y en aura pas d’autre) à la poste — retrait refusé. Au guichet, sur la palce, meilleure guichetière que le jour de notre arrivée dans la sta­tion, qui allonge volon­tiers la somme, cela en petits bil­lets, avec un agréable sourire. Dans mon dos, une coupe de Cau­casi­ennes éton­nées et molles qui lorgnent sur la somme, mais ont l’air aus­si paci­fiques que des anguilles de super­marché. Vêtu à mon habi­tude (ces jours) d’un sweat-shirt “Israël com­man­do” offert par le pro­fesseur de Mala­ga Vic­tor, un masque DPD vieil­li sur le men­ton, je regagne mon demi-tank et me pré­cip­i­tant con­tre la pente atteins vite l’ap­parte­ment Alpha B42 où je retrou­ve Gala occupée à laver (le tra­vail a débuté il y a plus de deux heures) ses cheveux. Après quoi je vaque aux occu­pa­tions inutiles de fin de journée, lire la presse via inter­net, Bangkok post, Die Welt, El ABC, la Repub­bli­ca… Puis les sites, blogs et forums, sur réseau sec­ondaire, mal vis­i­bles, intimes, cryp­tés, qui pren­nent leur part de déf­i­ni­tion à ce qu’est la “réal­ité”. 17h30, vient l’heure de la bière. Lire un peu, en buvant, se fatiguer un peu, dans l’e­spoir de dormir, s’in­quiéter un peu, pour s’as­sur­er que tout cela ne saurait que rebondir…