Myanmar 7

A un chauf­feur-livreur qui se tenait au car­refour de l’avenue Thin­ga­ha, nous avons loué sa moto chi­noise : à l’avant, qua­tre vitesses pro­gres­sives, à l’arrière qua­tre vitesses dégres­sives. Les casques en plas­tique sont munis de pare-brise dans le style agents du feu. Avec cet équipage, nous roulons en direc­tion des fontaines géantes aux tulipes de plâtre qui décorent les croise­ments du cen­tre de Naypyi­daw, puis instal­lons la caméra au scotch sur l’avant du caré­nage de la moto avant d’entrer dans la zone mil­i­taire, autour du par­lement. Bien­tôt seuls, ou à peu-près (une voiture à l’horizon, un pié­ton sous les palmiers cubains), je con­duis au milieu des vingt pistes sur plusieurs kilo­mètres. Sur le côté, porte mon­u­men­tale, gradins de parade, postes de guet. Puis l’enceinte noir et or du par­lement, clos de l’extérieur, plus vaste que Lau­sanne, et désert. Nous ressor­tons par l’autre bout. Le mil­i­taire de fac­tion s’incline. Nous con­tournons deux stades. Les por­tails sont fer­més par de gros cade­nas. Der­rière une colline en pente douce, une « zone » d’habitation pop­u­laire : cinquante locat­ifs à l’identique.