Myanmar 6

Mon­tés dans un camion de prox­im­ité à qua­tre heures, puis de la gare routière, dans un bus blanc. Dès que le moteur est démar­ré, l’assistant du chauf­feur prend place sur le marchep­ied. Penché sur la route, il crie : « Naypi­do, Naypi­do, Naypi­dooo ! ». Lorsque qu’un poids-lourd arrive en sens con­traire, il indique l’écart néces­saire à son chauf­feur en mon­trant un doigt pour chaque dizaine de cen­timètres. Lorsqu’un pié­ton cam­pé sur le bord de la route hèle notre bus, il le sig­nale au chauf­feur qui plante sur les freins. Le client monte. S’il est chargé, l’assistant porte et range. Le bus fait aus­si poste. Des paysans appor­tent des sacs de graine, des bidons d’huile, des caiss­es. L’assistant met où il peut, on repart. A huit heures, à la hau­teur d’un hameau, tous les sièges sont occupés, le couloir se rem­plit : ce sont écol­iers, carta­bles au dos, qui vont à l’école. Ils descen­dent deux kilo­mètres plus loin. Et l’assistant, caché der­rière la porte à van­tail dont il se sert comme d’un boucli­er fixe la route et soudain se penche, le bras ten­du, un doigt indi­quant la direction :

-Naypi­dooo ! Naypi­do, Naypido, !