Myanmar 15

Qua­tre cent kilo­mètres à tra­vers une jun­gle entre­coupée de champs de palmes à huile. Pas de ville, pas même de vil­lages ; rien que des hameaux de quelques masures. Les plus cori­aces sont dotées d’un mur latéral en briques, les autres ont leurs parois en osier, leur toit en feuil­lage tressé. La plu­part sont mon­tées sur pilo­tis, tant pour les bêtes j’imagine que pour faire face aux pluies de mous­son. Seules autres con­struc­tions, le tem­ple, l’école, et ça et là une caserne borgne. Le voy­age est inter­minable. Lev­és à huit heures, nous roulons tou­jours au cré­pus­cule. Le chauf­feur mar­que une halte, c’est l’heure de manger : nous sommes à mi-dis­tance. Bien que je n’aie rien avalé depuis la veille, je renonce. Tout est mau­vais, jusqu’au riz à la vapeur. Une bouil­lie de grain cassé. Nous faisons notre entrée dans Kawthaung, à l’extrême sud de la Bir­manie, à vingt-trois heures. La grande roue mul­ti­col­ore d’un luna­park nomade tourne dans la nuit. Les lumières de la fêtes estom­pées, c’est à nou­veau la nuit. Je réveille Aplo. Une moto nous prend en charge, nous con­duit au Pen­guin hotel (con­seil du taxi). Le lende­main matin, il faut vider tous les sacs : une colonie de four­mis naines s’est instal­lée par­mi nos affaires.